Damien, jeune père de famille, télétravaille dorénavant chez lui. C’est alors qu’il est harcelé par des bruits étranges que seul lui entend. Devient-il fou ? Marion Desseigne-Ravel transpose la nouvelle de Maupassant de nos jours, scrutant l’enfermement mental induit par les années Covid.
Synopsis :
Damien et Nadia, la trentaine, quittent Paris avec leur fille Chloé, 8 ans. Graphiste pour une société d’événementiel, Damien a négocié un plein temps en télétravail pour suivre sa compagne qui vient d’accepter un poste au sein de l’Institut de Recherche Rivière. Installé dans un bâtiment moderne sur les rives du Cher, le couple débute une nouvelle vie.
Aux premiers jours de leur installation, Damien, concentré sur son ordi, est interrompu par des bruits qui semblent voyager par les murs. Cette nuisance sonore s’accentue et il n’arrive plus à travailler ni à dormir. Les voisins sont-ils simplement bruyants ? L’appartement est-il hanté ? Autour de Damien, personne ne semble percevoir cette présence inquiétante et Nadia, bien qu’aimante, peine à comprendre l’attitude de son compagnon. Un soir, il découvre que sa voisine du dessus s’adonne à de mystérieux rites...
Avec pour matériau l’une des nouvelles les plus célèbres de Guy de Maupassant, Marion Desseigne-Ravel – révélée en 2022 par un premier long métrage Les meilleures –, propose une adaptation contemporaine marquée par la crise du Covid. Quel meilleur terreau narratif que cette sensation envahissante d’isolement, de rapport forcé à soi-même, née des confinements successifs, pour interroger notre époque ?
Cette adaptation navigue dans les eaux troubles de la perte de réalité, laquelle,insidieuse, envahit progressivement l’écran. Car au jeu intelligent, nuancé, de Bastien Bouillon (César 2023 du meilleur espoir masculin pour La nuit du 12 de DominikMoll), qui interprète Damien, la réalisatrice adjoint un travail minutieux sur la photographie, irriguée des bleus du fleuve voisin.
L’immeuble où le couple vient d’emménager est un personnage à part entière, inquiétant et hostile, clin d’oeil au cinéma d’horreur. Le Horla, fidèle à la nouvelle de Maupassant, affirme le genre fantastique à la française qui questionne la folie de l’Homme. Que penser des hallucinations de Damien ? Sont-elles vraies ? Est-il fou ? Freud a défini d’inquiétante étrangeté ce moment précis où le familier devient effrayant. La réalisatrice revisite cette notion freudienne à l’aulne de nos récents bouleversements de vie et par sa mise en scène pensée comme un vertigineux puzzle nous fait basculer.
Cette fiction, soutenue à la production par Ciclic, et produite par la Compagnie Phares et Balises, a été tournée intégralement dans la métropole de Tours en octobre 2022. Vous reconnaîtrez cette tour emblématique, véritable personnage du film.
Des comédiens et techniciens de la Région Centre-Val de Loire ont collaboré à ce tournage.